samedi 4 septembre 2010

SOS-Hapodi n'est même pas lancé qu'il dérange déjà la Haute Autorité ...

Hadopi mouchards sécuritaires DPI
Sos-hadopi.fr se présente comme un service d’assistance technique et juridique payant qui propose d’aider les internautes face au « délit de négligence caractérisée » instauré par la loi Hadopi.


Parmi les promoteurs de ce projet on retrouve : Renaud Veeckman qui avait déposé la marque Hadopi à l'Institut National de la Propriété Intellectuelle (INPI), six mois avant le ministère de la culture et de la communication ainsi que Jérôme Bourreau-Guggenheim qui s'est fait connaitre suite à son licenciement de TF1 pour avoir exprimé des opinions privées contre la loi Hadopi auprès de sa député UMP Françoise de Panafieu.



Sos-hadopi.fr explique que : "Du fait de la complexité et du cynisme du dispositif imposé par la Hadopi, l’internaute se retrouve dans une situation d’insécurité permanente, où il sera obligé d’installer un logiciel dit de « sécurisation », véritable spyware censé consigner l’ensemble de ses activités numériques.
Par analogie, dans le monde réel, cela reviendrait à installer une caméra de surveillance dans son appartement afin de surveiller ses moindres faits et gestes. Chacun comprendra qu’il s’agit d’une atteinte violente à la vie privée, ainsi qu’au principe de la présomption d’innocence."

Sos-hadopi.fr veut proposer "une réponse légale aux « dérives » de la Hadopi. Elle permet aux internautes de prouver leur innocence sans avoir recours à l’installation de ce logiciel espion".

L'affaire devient intéressante quand la Haute Autorité se fend d'un communiqué de presse en plein week-end pour condamner cette initiative.

L'Hadopi dénonce "cette pratique et les amalgames effectués par les promoteurs de ce service commercial" et "met en garde les usagers contre de tels abus". Selon elle, "ces affirmations (concernant le logiciel de sécurisation, ndlr) sont totalement mensongères"

La teneur du message de l'Hadopi se tient en deux axes principaux:

1) Non le logiciel de sécurartion n'est pas un Spyware : "Qualifier ce projet en l'état de "spyware" - logiciel qui s'installe à l'insu de l'utilisateur - est tendancieux et inexact." (ndlr : L'hadopi semble ignorer la défnition d'un spyware : en français la traduction serait logiciel espion , ou mouchard)
2) Et puis d'abord son installation n'est même pas obligatoire : "La loi Création et Internet, votée par le Parlement, validée par le Conseil constitutionnel, n'entraîne aucune obligation d'installation par les internautes d'un logiciel particulier pour "prouver leur innocence" (ndlr : cette affirmation est tout de même assez hypocrite quand on imagine toutes les difficultés que rencontrera un internaute pour prouver son innocence)

La réactivité de la Haute Autorité est tout de même étonnante quand on sait que le site en question n'est même pas encore en activité !?


C'est donc que le discours de SOS-Hadopi a touché une corde particulièrement sensible !! A la lecture du communiqué il est claire que cette corde sensible est l'équation Logiciel de sécurisation = Spyware

La Haute autorité ne veut donc surtout pas que les logiciels de sécurisation puissent être assimilés à des mouchards !!

Là où cela devient "amusant" c'est de mettre en parallèle l'information diffusée par PCinpact qui indique que:
la Société Vedicis va présenter sa technologie de Filtrage DPI à la Hadopi pour une évaluation et donc un futur test en France.
Ce filtrage serait d’abord être mis en œuvre par les FAI volontaires (il y a de grandes chances que SFR et Orange fassent partie des volontaires...) .
Pour la dernière étape, il leur faudra trouver des abonnés volontaires eux aussi. Pour leur faire passer la pilule, le dicours est déjà prêt: "Selon la SCPP, la technique Vedicis sera présentée aux abonnés « comme une mesure technique empêchant l'utilisation illicite de leur accès Internet ".


Vu sous cet éclairage, on comprend mieux que la Hadopi ne souhaite absolument pas que ses logiciels de sécurisation soient présentés comme étant des vulgaires mouchards dont on peut se passer pour prouver son innocence et qu'il lui faut donc combattre cette idée le plus tôt possible car sinon la campagne de validation qui s'annonce sera particulièrement laborieuse et toute la stratégie de logiciels de sécurisation basée sur le filtrage DPI risque de s'embourber !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire